La façon dont se sont déroulés les combats

Description de l’offensive

Ce qui suit est l’extrait d’une lettre adressée par un officier ayant participé à la bataille du 1er juillet à un homme de la ville.

Vous aurez entendu parler ici du rôle du régiment dans la grande offensive et des lourdes pertes résultantes. Je vais essayer de vous donner un peu de détails. N’étant pas en France pour le moment, j’imagine que c’est permis. Pendant plusieurs mois avant la bataille, il y a eu beaucoup de préparatifs, de l’entraînement spécial et des répétitions. On a creusé de nouvelles tranchées, étendu des mines, creusé des abris souterrains et fait toutes sortes d’autres choses. Le secteur de la ligne qu’on défendait était en face d’un petit village appelé Beaumont-Hamel, au nord de la rivière Ancre. Le village était tout juste derrière la ligne de front allemande. La distance entre nos deux lignes était d’à peu près 300 verges. C’était la tâche de la 29e division de prendre les premier, deuxième et troisième systèmes de défense allemands. La 86e brigade a avancé pour prendre le 1er système, la 87e brigade, le 2e et la 88e brigade (à laquelle nous appartenons), le 3e. Nous avons eu droit à un rôle vedette dans le spectacle : nous avons mené et dirigé la charge sans hésitation. Au début, on devait appuyer le ………………….., mais les ordres ont été changés, ce qui ne leur a pas plu. L’offensive à travers le no man’s land et contre les premier et deuxième systèmes de défense ennemis – qui étaient supposés être tombés – devait se faire dans la formation suivante. 

Lignes britanniques

Chaque homme était lourdement chargé et l’assaut devait se faire au pas de marche. On transportait des ponts, des torpilles, des pics, des pelles, des sacs de sable, trois jours de ration, deux bouteilles d’eau et une foule d’autres choses. L’idée était de se déployer à environ cent verges du troisième système de défense et de prendre d’assaut les tranchées puis de consolider la position. Vous pouvez vous imaginer, vu ce qui précède, de quoi a eu l’air notre promenade. Malheureusement, les Bosches n’avaient pas été consultés et ils ne se sont pas pliés à nos plans. Après une semaine de bombardement massif sur leurs lignes, au bout duquel on aurait été en droit de penser qu’il ne resterait plus âmes qui vivent, le bal s’est ouvert. Il était 7 h 30, le 1er juillet. La 86e a quitté notre ligne de front à ce moment-là. Nous avons avancé aussi. La 87e devait partir un peu plus tard pour s’attaquer au 2e système de tranchées et on devait partir à 8 h 50 en direction du 3e. Pendant ce temps, nous étions revenus dans la tranchée d’appui et nous attendions notre tour. Mais, à 8 h 50, au lieu de recevoir le signal d’avancer, les commandants de compagnie ont été appelés et on leur a dit que la 86e et la 87e étaient retardées et que nous devions attaquer la 1re ligne sur-le-champ. Nous sommes partis quelques minutes après en formation, passant sur des ponts qu’on avait lancés au‑dessus de notre ligne de front. Nous avions à peine atteint notre parapet que nous avons été soumis à un barrage formidable de tirs de mitrailleuses, de shrapnel H.E., de mortiers et de bombes. Les hommes étaient tout simplement fauchés au sol, mais malgré ces tirs meurtriers, ceux d’entre nous qui n’étaient pas tombés ont poursuivi l’assaut d’une manière magnifiquement régulière et calme jusqu’à ce que nous soyons tombés. Bien peu de gars, s’il y en a, ont atteint les tranchées allemandes. J’ai pris ma troisième balle dans la hanche à une quinzaine de verges de la ligne. À ce moment, il n’y avait plus que trois hommes dans ma compagnie encore debout et ils sont tombés peu après. Nous avons lancé l’assaut à huit cents hommes et cinq officiers par compagnie. Le reste, dix pour cent de la force de combat, était resté à l’arrière comme réserve avec des officiers de surplus. Beaucoup de ces hommes ont été blessés ou tués par des obus pendant qu’ils étaient toujours dans la tranchée des renforts. Beaumont‑Hamel est considéré comme un des secteurs les plus difficiles de la ligne de front. À trois occasions, les Français ont été bloqués à cet endroit. Il y a un profond ravin devant et on dirait que tous les tirs d’obus du monde ont peu ou pas d’effet. Le général français est venu par ici hier et a passé quelques minutes dans ma chambre. Il a dit qu’il avait entendu parler de la magnifique façon dont nos gars avaient avancé face un tel barrage de tirs.

Source : The Daily News, 31 juillet 1916

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