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Rapport officiel à son excellence du Lieutenant-colonel Hadow Récit du rôle joué par le Newfoundland Regiment dans la bataille du 1er juillet 1916 Monsieur, J’ai l’honneur de vous faire part dans le présent rapport de la place qu’a occupée le Régiment dans la récente bataille. Nous nous préparions pour cette bataille depuis un certain temps dans le cadre de ………… Notre brigade avait une mission précise dans cette bataille, pour laquelle nous avons reçu de l’entraînement spécial. Le jour de la bataille, étant donné que les conditions avaient changé, on nous a assigné une autre mission. La nuit du 30 juin au 1er juillet, nous avons marché huit milles pour nous rendre de notre cantonnement à notre position déterminée dans les tranchées. Nos effectifs étaient de vingt-six officiers et sept cent quatre-vingt-trois autres gradés. Aussi, quatorze officiers et soixante-quinze autres gradés en plus de l’équipement de transport avaient été laissés en renfort et pour des actions spéciales conformément aux ordres reçus. Nous avons atteint notre position dans les tranchées aux alentours de deux heures, le matin du 1er juillet. Les bombardements par notre artillerie avaient commencé le matin du 24 juin et avaient été poursuivis nuit et jour depuis. Le 1er juillet, de 6 h à 7 h 30, un pilonnage massif a été entrepris. Les deux autres brigades de cette division ont lancé leur attaque à 7 h 30. Nos ordres préalables étaient de foncer sur notre objectif à 8 h 50. Aux alentours de 8 h 20, j’ai reçu l’ordre qu’en conjonction avec un autre bataillon nous devions avancer et prendre le premier système de tranchées ennemi, qui n’avait pas encore été complètement capturé par les deux autres brigades. J’ai fait venir sur le champ les commandants de compagnie pour leur expliquer la situation et je leur ai donné l’ordre d’avancer. Sans hésitation aucune, le régiment s’est lancé hors des tranchées à l’assaut des lignes ennemies, dont la distance variait (cf. note 1). Dès que nous sommes sortis de nos tranchées, un barrage extraordinaire de tirs de mitrailleuses nous est tombé dessus, puis des obus. Les hommes se sont mis à tomber les uns après les autres. Malgré ce mitraillage meurtrier, le régiment a continué d’avancer régulièrement sans flancher et à une cadence rapide. Mais, ce ne fut pas long avant que les hommes soient fauchés. Malgré des pertes terribles, des officiers et des soldats ont réussi à atteindre les tranchées ennemies avant de s’écrouler (cf. note 2). Toute l’affaire s’est terminée très rapidement et à 9 h 45, j’ai rendu compte de la situation à l’état-major de la brigade. Puis, je suis retourné à notre tranchée en première ligne pour entrer en contact avec les survivants, mais l’ennemi maintenait ses tirs nourris. Et il s’est mis à bombarder intensivement nos tranchées à l’artillerie lourde Le lendemain matin, seulement quelques hommes ont répondu à l’appel, l’Adjudant (Capitaine Raley) et moi étant les seuls officiers survivants. Dresser la liste des pertes prend un certain temps, mais vous recevrez sans doute les noms par télégramme bien avant de recevoir cette lettre. Je déplore profondément les pertes, mais la population de Terre-Neuve trouvera un peu de consolation dans la manière héroïque dont le régiment a avancé malgré ces tirs incroyables qui rasaient les hommes sur leur passage. Le commandant du corps d’armée, le Lieutenant-général Sir A. Hunter-Weston nous a rendu visite aujourd’hui et il s’est adressé au régiment. Il était plein d’éloges à l’égard de leur conduite magnifique. Le jour de la bataille, les officiers et les soldats qui avaient été gardés à l’arrière en renfort se sont rendus dans les tranchées. Deux de ces officiers ont été blessés ainsi que le quartier-maître (cf. note 3). Nous avons quitté les tranchées hier, pour la 6e fois, et nous sommes actuellement dans notre cantonnement, mais toujours à portée de l’artillerie lourde de l’ennemi et aujourd’hui, le Lieutenant Steele a été gravement blessé par un obus (cf. note 4). Nous avons déjà entrepris la réorganisation du régiment et j’espère recevoir bientôt des conscrits pour que nous puissions nous préparer à retourner sur le champ de bataille. En ce qui me concerne, tout ce que je peux dire c’est que je suis fier de commander de tels officiers et de tels soldats et je vous demanderais de transmettre en mon nom à ceux qui pleurent la perte de leurs fils mes condoléances les plus profondes et de les assurer que rien ne surpasse la manière valeureuse dont ils ont affronté leur mort. Nos pertes totales dans la bataille dans la mesure qu’elles peuvent être déterminées à ce moment-ci sont : Tués
Officiers 10 Blessés
Officiers 14 Disparus
Officiers 2 Non blessés
Officiers 2 (cf. note 5) La nuit du 25 juin, avant la bataille, nous avons mené un raid organisé dans les tranchées allemandes. La patrouille comprenait cinquante hommes sous le commandement du Capitaine Butler, du Lieutenant Strong et du Sous-lieutenant Greene. Le raid fut un échec et nous avons reçu l’ordre de le répéter la nuit du 27 juin (cf. note 6). Même si le deuxième raid n’a pas atteint son but, vu que la tranchée allemande était bien défendue, la patrouille, vaillamment dirigée par le capitaine Butler, s’est rendue jusqu’aux tranchées ennemies où s’est déroulé un combat avec des bombes. La patrouille n’a reculé qu’après que tous les officiers aient été blessés, six hommes tués et treize, blessés (cf. note 7). J’ai e.t.c. (Signé) A. L. Hadow Lieutenant-colonel Commandant du 1er Newfoundland Regiment Sir Walter Davidson, KCMG, gouverneur de Terre-Neuve Notes du gouverneur Cette dépêche a été examinée par le censeur en chef et approuvée. Sa publication est autorisée dans sa forme actuelle. Aucune information d’intérêt local n’a été omise. Note 1 : Il est écrit que l’heure de l’ordre d’avancer était 9 h 45. Il n’était probablement pas plus tard que 9 h 15. Note 2 : Les officiers et les soldats qui ont réussi à atteindre les tranchées ennemies, mais sont tombés, sont rapportés comme disparus, mais ils sont probablement blessés et ont été faits prisonniers. Ils recevront de bons soins. Note 3 : Ces deux officiers de renfort blessés dans les tranchées ne peuvent pas être identifiés, mais les noms ont été publiés. Le Capitaine et le Quartier-maître Summers sont morts de leurs blessures le 16 juillet. Note 4 : Le Lieutenant Owen Steele est mort de ses blessures le 8 juillet. Note 5 : Le rapport officiel à ce jour est : Tués
Officiers 15 Blessés
Officiers 16 Portés disparus
Officiers 1 Ces chiffres, y compris quatre-vingt-quinze sous-officiers et soldats non blessés, donnent un total de sept cent quatre-vingt-trois, à savoir le nombre d’hommes qui ont participé à l’offensive. La liste des disparus est composée entièrement de ceux qui ont avancé jusqu’aux tranchées ennemies et qui se sont mis à l’abri dans les cratères d’obus ou baissières. Il est probable que la plupart d’entre eux sont blessés et entre les mains de l’ennemi. Ils seront bien soignés dans les hôpitaux de l’ennemi, car les Allemands ont appris que la maltraitance des blessés est une honte. Note 6 : Le Capitaine Butler, légèrement blessé, est demeuré de faction. Le Lieutenant Strong, blessé le 28 juin, se porte bien et le Sous-lieutenant Green, blessé par obus aux jambes, le 28 juin, se porte bien. Note 7 : Il est impossible de distinguer les morts et les blessés du 28 juin des autres. Ils font probablement partie du rapport paru dans le télégramme no 303 du 4 juillet. W.E. Davidson Gouverneur 28 juillet Mots omis par ordre du censeur en chef, GQG Source : The Daily News, 29 juillet 1916
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