À BEAUMONT-HAMEL

[Traduction] « L’héroïsme et l’attachement au devoir dont ils ont fait preuve le 1er juillet n’ont jamais été surpassés ». -- DOUGLAS HAIG, F.M.

À leur arrivée à Louvencourt, le 7 juin 1916, les hommes du 1er bataillon se considéraient quasiment dans un havre de paix après les dures épreuves qu’ils venaient de subir à Gallipoli. En effet, la population du village était amicale. Elle aimait nos gars et c’était réciproque. 

C’est ici que les ordres pour la réorganisation du régiment sont arrivés et que les conférences en préparation de « la grande offensive » se sont tenues. Dans les instructions reçues de la brigade, il y avait une carte d’une partie du terrain au nord du cantonnement de la compagnie « C », dont le relevé avait été fait, et il y avait un modèle réduit des tranchées creusées pour représenter le terrain sur lequel se ferait l’avance entre le front actuel britannique et le chemin Puisieux, l’ultime objectif. Après analyse, il a été décidé que les compagnies « A » et « B » mèneraient l’attaque, la compagnie « A » à gauche, suivie à une centaine de verges par les compagnies « C » et « D », la compagnie « C » à gauche. Chaque compagnie devait avancer en rangée de pelotons en file indienne, à quarante pas d’intervalle, et avec vingt-cinq verges entre les sections.

L’entraînement s’est poursuivi tous les jours. Parfois, on devait répéter deux fois, voire trois fois, certaines étapes afin de satisfaire aux critiques du général. Tous les soirs, les gars revenaient par vague à leurs quartiers, complètement vidés, mais en chantant de bon cœur – voix d’une jeunesse chantant gaiement face à la mort. Louvencourt a connu le meilleur des Terre-Neuviens – Louvencourt allait les pleurer un mois plus tard!

Quand le bataillon a pris position dans les tranchées, il était clair qu’il restait beaucoup à faire en prévision de la grande offensive : creuser des abris profonds capables de recevoir plus d’un millier d’hommes, bâtir des ponts de douze pieds de longueur en moyenne et les recouvrir de camouflage, couper des ouvertures dans les barbelés. De la brunante à l’aube, les hommes transportaient de l’équipement, des cylindres à gaz, etc. Les patrouilles dans le no man’s land étaient fréquentes. Le 23 juin, le régiment devait être relevé par les South Wales Borders à 17 h, mais à 16 h 15, un orage intense a frappé le secteur des Borders. En moins d’une demi-heure, on avait de l’eau à la taille sur l’avenue Tippery. La relève a donc été retardée et n’a pu être complétée qu’à 0 h 30, le 24 juin. Ce n’est qu’à 3 h 30 que le bataillon est enfin revenu à son cantonnement à Louvencourt et a pu manger quelque chose.

Dans une note du Capitaine A. Raley, cm et adjudant du 1er bataillon, on peut lire [Traduction] : « Les conférences occupaient tout le programme. Les ordres d’attaque étaient donnés. Le 27 juin, le brigadier s’est rendu au quartier général du bataillon pour réviser les ordres avec les officiers. Les 86e et 87e brigades devaient prendre le 1er système de défense ennemi et la 88e brigade les suivrait au bout de vingt minutes et capturerait la 3e ligne de défense. La formation du régiment durant l’offensive devait être celle déterminée lors de la conférence du 7 juin, le 1er Régiment Essex à notre droite. La limite d’attaque à gauche de la 29e division était l’extrémité sud de Beaumont-Hamel, de sorte que le régiment n’avait pas à attaquer le village en tant que tel ».

LES RAIDS

Des pluies abondantes se sont abattues sur le secteur le 26 juin et, le 27 juin, on a annoncé que l’offensive était retardée de quarante-huit heures. À ce moment, la question d’évaluer les troupes ennemies sur le front adverse était devenue d’une importance capitale. Pour recueillir des renseignements, il fut décidé d’envoyer des unités spéciales pour effectuer des raids dans certains secteurs des tranchées ennemies. On croyait que nos propres lignes avaient fait l’objet de raids ennemis quelques nuits avant l’arrivée aux commandes de notre brigade et que les Allemands avaient pris des prisonniers qui leur avaient révélé le débarquement de la 29e division en France.

Cela étant, le 1er juin, le Capitaine B. Butler, cm, avait été désigné par le lieutenant‑colonel. A. L. Hadow, CMG, pour mener le raid avec les officiers de son choix et jusqu’à cinquante hommes. Les Sous-lieutenants W.M. Greene et Chas. St. C. Strong se sont portés volontaires et, en compagnie de sous-officiers et de soldats tels que Harold Barrett, Sebat Foran et d’autres, l’entraînement s’est poursuivi dans l’enthousiasme;  tous se spécialisaient comme grenadiers 

Dans la soirée du 27 juin, tout juste à la brunante, deux chars à bancs ont quitté Louvencourt avec cinquante-sept passagers à bord en tenue de guerriers, visages noircis et armés jusqu’aux dents. Le duel d’artillerie en prévision de l’offensive du 1er juillet était en cours et après s’être arrêtée brièvement dans la tranchée de la première ligne de front – 23 h 45 étant l’heure déterminée – la patrouille s’est aventurée dans le no man’s land, pour constater que les bombardements n’avaient pas détruit les barbelés ennemis. Et, pendant que nos hommes s’affairaient à moins de trente mètres de la première ligne de défense ennemie, les Allemands, alertés, ont ouvert le feu et nos hommes ont été forcés de reculer. Par contre, ils ont été réconfortés en apprenant que leur mission allait être reprise la nuit suivante. Ils devraient en plus percer le plus grand nombre d’ouvertures possibles dans les barbelés ennemis en prévision de l’offensive du 1er juillet.

Le deuxième raid a débuté sans incident. Barrett et quelques hommes partis en reconnaissance ont trouvé une brèche partielle dans les barbelés ennemis. Butler et Jack Lukins s’en sont approchés pendant que Sebat Foran retournait chercher le reste de la patrouille. Tout juste comme ils atteignaient la limite extérieure des barbelés, une fusée illumina le ciel et des rangées de troupes allemandes sont apparues dans les tranchées ennemies. Il s’ensuivit une bataille à plusieurs - les cibles étaient superbes et les grenadiers experts. Certains membres de la patrouille sont restés coincés dans les barbelés, mais trois ou quatre ont réussi à passer et ont fait beaucoup de dommage. Deux hommes ont été faits prisonniers et le rapport de nos pertes se lit ainsi : quatre tués, vingt et un blessés et trois portés disparus (y compris deux prisonniers). George Phillips a passé la nuit dans les barbelés allemands, mais il a pu rentrer la journée suivante, à peine ébranlé par ce qu’il venait de vivre. Il est opportun à ce moment-ci de souligner la vitesse de réaction de No 402, Soldat Frederick M. O’Neil. En apercevant une grenade allemande atterrir au beau milieu de la patrouille, conscient de l’immense danger, le Soldat O’Neil s’est emparé de l’engin et l’a tiré d’où il venait. Mais la grenade a éclaté comme il la lançait et il a été gravement blessé. Il reste que grâce à sa vitesse de réaction, beaucoup de vies ont été sauvées. Le Soldat O’Neil a reçu une citation à l’ordre du jour, le Capitaine Butler a reçu la Croix militaire et le Soldat George Phillips, la Médaille militaire et l’Ordre de Saint-Georges.

Le Soldat Peter Barron (No 945), mentionné précédemment, dans une déclaration écrite, rédigée spécialement pour cette reconstitution historique, raconte à propos du raid : [Traduction] « Quand les bombardements ont commencé, un jeune nommé West, a été atteint au côté par une grenade allemande et il a été tué. Jack Cahill a pris quatre balles et il m’a demandé d’essayer de le ramener, mais moi-même, j’avais été frappé. C’est là que les Allemands nous ont capturés. Quand ils nous ont ramenés dans leur abri souterrain, ils ont dit que ça avait été toute une escarmouche. Des Allemands étaient blessés, il y en avait avec des bandages aux bras et aux jambes. Les Allemands en avaient mangé une aussi bonne que nous autres ».

Quoique ces raids ne puissent pas être qualifiés de réussites, il reste qu’il y a eu certains gains. Et les survivants de cette patrouille ne sont pas près d’oublier ces deux nuits. – 27 et 28 juin 1916.

À L’ASSAUT

Le 30 juin était une journée radieuse. Un contingent de soixante-six recrues est arrivé du dépôt dans l’après-midi et a été assigné aux compagnies. À 21 h, le régiment s’est regroupé et, dix minutes plus tard, s’est amorcée la dernière marche vers Beaumont‑Hamel. En quittant Louvencourt, les hommes se sont mis à chanter les chants badins et insouciants d’une armée provocatrice, et ils ont continué ainsi jusqu’à la première halte, tout juste à l’est d’Acheaux.

À 2 h, le 1er juillet, le régiment avait pris position dans les tranchées du chemin St. John’s et de l’avenue Clommel, d’où l’attaque serait lancée.

À 6 h, tous étaient aux aguets. Les tirs d’artillerie se sont intensifiés, et les bombardements nourris, qui devaient se poursuivre jusqu’à 7 h 15, ont commencé. L’heure h était 7 h 30 et à 7 h 15, le pilonnage imparable s’est encore intensifié. Le Capitaine Raley écrit [Traduction] : « À 7 h 30, au-dessus du bombardement, on a senti le choc d’une explosion et d’un tremblement de terre et tout juste en face de Beaumont‑Hamel, une fontaine de terre et de débris s’est élevée dans les airs à l’instant même où les South Wales Borderers s’élançaient des tranchées ».

Apparemment, l’ennemi attendait l’attaque de pied ferme et les Borderers ont dû, très rapidement, rebrousser chemin. L’ennemi avait déplacé ses canons jusque dans le no man’s land et pris position sur le bord du cratère laissé par la mine. L’impression que quelque chose clochait s’est répandue dans nos rangs et ce sentiment a été renforcé quand, à 8 h 20, l’ordre a été donné de ne pas avancer à 8 h 40 comme prévu, mais de rester sur place et d’attendre d’autres ordres.

À 8 h 40, les hommes attendaient toujours et, à 8 h 45, le message de la brigade est arrivé par téléphone [Traduction] : « le 1er Essex et le 1er Newfoundland doivent procéder aussi rapidement que possible ». Le bataillon devait prendre la première tranchée ennemie, située entre le point 89 et le secteur juste au nord du point 60, et avancer vers la route de la station, qui était partiellement affaissée et derrière les lignes ennemies.

Une courte conférence a eu lieu et il fut décidé de mener l’attaque selon la formation répétée durant l’entraînement. À 9 h 15, on a avisé la brigade que le 1st Newfoundland Regiment se mettait en route. Nos gars allaient participer à la « grande offensive » de la Somme! 

Les récits de témoins oculaires et les extraits de lettres, dont nous avons pris connaissance lors de cette reconstitution historique, diffèrent jusqu’à un certain point, mais ils sont unanimes quant au portrait présenté, à savoir celui de troupes avançant d’un pas déterminé et régulier, sous le barrage des tirs de mitrailleuses, et celui d’hommes fauchés à droite et à gauche. Lorsque les restes des compagnies « A » et « B » ont atteint les premiers barbelés, il semblait impossible que des hommes puissent les traverser sans se faire tuer. Les officiers, les sous-officiers et les soldats ont continué d’avancer courageusement, parfois par vagues rapides, d’autres fois lentement, péniblement et avec bravoure. Les compagnies « C » et « D » ont bientôt atteint, elles aussi, la zone meurtrière et elles ont continué sur la même avancée régulière. Cette scène s’est étirée sur presque vingt minutes, nos hommes soumis à un barrage soutenu de tirs et de bombardements depuis les tranchées ennemies.

Le spectacle était d’une tristesse lamentable et la chaleur était intense. Les obus grondaient. Partout gisaient les blessés et les mourants de tous les régiments. Quel baptême du feu pour les nouveaux soldats tout juste débarqués; quelle expérience pour ces soldats civils venus de Terre-Neuve! Impossible pour ceux qui ont survécu d’oublier l’assaut de Beaumont-Hamel.

À 9 h 45 (selon l’adjudant), à peine trente minutes après le début de l’offensive, le cmdt s’est rapporté en personne au poste de commandement de la brigade. Le général avait peine à s’imaginer qu’un bataillon de presque huit cents hommes puisse être complètement décimé en quelques minutes seulement. À 10 h, tous les assauts menés dans le secteur avaient été repoussés par l’ennemi.

Au début de l’après-midi, nos dix pour cent de renforts sont arrivés sur la ligne de front et le bataillon a pris position dans la tranchée d’appui, à droite, celle de la rue St. James. Le 2 juillet au matin, soixante-huit hommes qui avaient participé à l’offensive la veille ont répondu à l’appel. Le 3 juillet, le bataillon s’est rendu à la rue Fethard et, pendant deux jours, les hommes se sont affairés à la triste tâche de récupérer les blessés et de s’occuper de leurs compagnons d’armes tombés au combat. Le 6 juillet, le reste du premier bataillon est rentré dans son cantonnement à Englebelmer. Un contingent de cent vingt-sept hommes l’a rejoint le 11 juillet et, le 14 juillet, les Terre-Neuviens sous les armes en France comptaient deux cent soixante carabiniers.

Le sergent-major de compagnie W. Clare a reçu une citation à l’ordre du jour pour ses faits d’armes le 1er juillet et les soldats Stewart Dewling et J. Cox ont reçu la Médaille militaire en reconnaissance de leurs efforts remarquables pour venir en aide aux blessés, soulager leur souffrance et les ramener en lieu sûr.

Dans une déclaration rédigée pour cette reconstitution historique, un officier blessé cette journée fatidique, raconte [Traduction] :

« Comme vous le savez très bien, le Sergent-major de compagnie Clare est cité dans l’histoire de la guerre publiée par The Times  comme étant le Terre-Neuvien qui s’est rendu le plus près des lignes ennemies cette journée du 1er juillet 1916. Ce n’est pas dans mon intention d’enlever quelque gloire aux prouesses du Sergent-major Clare. En effet, il a parcouru une bonne distance et, à ce que j’en sais, il s’est mis à l’abri près de l’endroit où j’étais moi-même.

Ce matin-là, Ralph Herder, le Caporal suppléant Ralph Andrews et Jack Caul se sont approchés aussi près de la ligne de front allemande que n’importe quel autre survivant de ce jour terrible.

À mon avis, le Lieutenant Roy Ferguson et le Sergent W. Ollerhead ont été deux des hommes les plus braves du Newfoundland Regiment. Quand j’étais étendu par terre, le matin, après qu’ils ont retardé l’offensive et que pas un chat ne bougeait, le Lieutenant Ferguson s’est avancé vers la tranchée allemande en tenant son révolver au bout de sa main droite. Et vous le savez. Comme pour tous ces héros inconnus, on peut lire sur son épitaphe : mort au combat.

Le Sergent Ollerhead – je crois que son officier de peloton était Roy Ferguson – s’est avancé pour voir ce qui était arrivé à son officier. À mon humble avis, ces deux hommes ont foncé sur la tranchée allemande en sachant bien qu’une mort certaine les attendait.

C’est ainsi que le Times de Londres a eu bien raison d’écrire : « Ils ont fait preuve de noblesse, de détermination et d’un courage hors du commun. L’immense fardeau de la bataille avait été porté par les régiments de ligne britanniques, Dieu les bénisse!, mais impossible pour aucun d’entre eux et pour aucun homme dans l’Empire au complet de ne pas être fier du Newfoundland Battalion ».

Toutefois, le témoignage le plus exceptionnel à l’endroit de nos troupes est venu du commandant en chef du Corps expéditionnaire britannique :

Télégramme no 330 reçu le 9 juillet à 19 h 30

[Traduction] :

« Au gouverneur de Terre-Neuve

Terre-Neuve peut être fière de ses fils. L’héroïsme et l’attachement au devoir dont ils ont fait preuve le 1er juillet n’ont jamais été surpassés. Veuillez transmettre mes plus profondes condoléances et celles de toutes nos armées en France pour la perte de ces braves officiers et soldats, morts en combattant pour l’Empire et dites-leur toute l’admiration que nous avons pour leur conduite héroïque. Leurs efforts ont contribué à notre succès et leur exemple survivra.

Douglas Haig,

Feld-maréchal »

L’historien de la 29e Division décrit de la façon suivante la journée du 1er juillet [Traduction] :

« BEAUMONT-HAMEL. La 87e Brigade s’occupait du flanc droit de l’attaque et la 86e, du flanc gauche. L’assaut était fixé à 7 h 30. Le barrage de tirs sur la gauche était si intense que ce n’est qu’à 7 h 55 que les unités d’appui ont pu quitter les tranchées. Le Dublin’s n’a pas pu atteindre sa cible. Le Middlesex a atteint la sienne au prix de lourdes pertes. L’offensive a échoué. Quel sera le sort de la 88e Brigade? Si les troupes continuaient d’avancer, elles allaient vers une mort certaine. Mais quand la machine militaire se met en marche, il est difficile de changer son cours ou de l’arrêter. Les commandants s’appuyaient sur des rapports imparfaits et plutôt encourageants. Si nos hommes combattaient vraiment sur la route de la station à droite, c’est-à-dire bien à l’intérieur de la ligne de front ennemie, il fallait les appuyer et, par un effort concerté, empêcher qu’ils soient isolés et défaits en raison même de leur brillant succès. En conséquence, l’OGC a ordonné aux régiments Essex et Newfoundland de lancer une nouvelle attaque. Prêt le premier, le Newfoundland s’est engagé dans une offensive intense à 9 h 15. De nombreux témoins oculaires ont décrit la superbe détermination de cet étonnant régiment d’infanterie. Nullement rebutées par la batterie incessante de tirs de mitrailleuses, les troupes ont avancé jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une poignée des sept cents hommes engagés dans l’offensive.  

Le sang de ces hommes, venus de terres éloignées, a coulé comme de l’eau pour leurs parents éloignés, leur amour de la justice et pour la Pax Britannica. Le site de leurs exploits glorieux, sur une parcelle extraterritoriale de Terre-Neuve, sera consacré à jamais comme témoignage de leur valeur. ‘Les nôtres’ ont perdu quatre-vingt-dix pour cent de ceux qui ont participé à l’offensive en tant que telle et quatre-vingt-quatre pour cent des troupes disponibles ».

Le lieutenant-général Sir Aylmer Hunter-Weston, K.C.B., D.S.O., R.E, J.P., D.L., M.P., dans son rapport officiel, écrivait [Traduction] :

« Lorsqu’on a affaire à des bataillons de cette valeur, il est difficile d’en couvrir un plutôt qu’un autre de plus de louanges, mais comme il s’agit de la première fois que des troupes de notre plus ancienne colonie, Terre-Neuve, participent à une grande bataille, c’est bien de pouvoir dire qu’elles se sont montrées à la hauteur des plus fières traditions de la race britannique et qu’aucun bataillon parmi toutes ces bandes de héros n’a fait mieux qu’elles. Elles ont combattu sans égard aux pertes, avançant en formation étendue, vague après vague, sans se laisser perturber par le tir nourri de l’ennemi. Ce fut une manifestation magnifique de discipline et de courage.

Je leur ai rendu visite peu après l’offensive et j’ai trouvé des hommes à l’esprit indomptable malgré les pertes subies et la pluie torrentielle qui s’était abattue sur eux la nuit comme le jour durant les combats. Les survivants et les renforts étaient prêts à attaquer à nouveau quand la situation le demanderait. Entendre ces hommes pousser des cris de ralliement après l’épreuve qu’ils venaient de vivre et au beau milieu de toute cette boue et de cette pluie ne pouvait faire autrement que me rendre fier d’avoir un tel bataillon sous mon commandement ».

Source : FM 439, boîte 1, filière 2, The Rooms, Archives provinciales, St. John's (T.‑N.‑L.)

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