Cet article, publié le lendemain de la bataille de la Somme et qui relate des détails positifs, démontre qu’on ne savait pas encore ce qui s’y était passé ou qu’on ne le rapportait pas. Notez la tournure positive de l’extrait décrivant le déroulement des combats.

La bataille se poursuit à notre avantage

Paris, 2 juillet 

Au nord de la Somme, dans les régions de Hardecourt et Curlu, la bataille aujourd’hui s’est poursuivie à notre avantage. À l’est de Curlu, nous avons capturé une carrière fortement défendue par l’ennemi. Au sud de la Somme, nous avons gagné du terrain dans plusieurs sections de la deuxième ligne de tranchées allemandes. Entre la rivière et Assevillers, nous avons pris le village de Frise, ainsi que la forêt Merefucourt, plus à l’est. Au cours de ces deux jours de combat, les soldats français ont fait prisonniers plus de six mille hommes non blessés, dont au moins cent cinquante officiers. Nous avons capturé des canons et beaucoup d’autre équipement. Grâce au pilonnage très complet et efficace de nos tirs d’artillerie et aussi au plan d’attaque de notre infanterie, nos pertes ont été très légères.  

La bataille de la Somme est en cours

Paris, 2 juillet

La bataille de la Somme est en cours et marque le début tant attendu de l’offensive franco-britannique, phase critique sinon décisive de la guerre. Les premiers rapports en ce jour révèlent que les forces alliées de l’Entente sont en train de balayer le territoire sur un front de vingt-cinq milles. Les Français ont déjà fait six mille prisonniers et les lignes alliées se sont étendues au cours des vingt-quatre dernières heures pour inclure neuf villages et cinquante milles carrés de territoire français qui, jusqu’à maintenant, étaient aux mains des Allemands. Les lignes de combat s’étendent sur un grand nombre de petits villages dont le textile est la principale industrie en temps normal. Les terres agricoles avoisinantes sont habituellement consacrées à la culture de la betterave, à la base de l’importante production française de sucre. Le bombardement intense de ces grands champs plats au cours des quatre derniers jours a servi de prélude à l’offensive qui a été lancée à 7 h 30 hier matin. Par la suite, les alliés ont augmenté la portée de leurs tirs d’artillerie afin de couper toutes communications entre la première ligne allemande et ses renforts à l’arrière. Ainsi, les Teutons n’ont pas pu s’appuyer sur leurs qualités organisationnelles parfaites pour déplacer leurs troupes et rappeler les renforts.

Selon des observateurs militaires français, les Allemands ont mal interprété les intentions des forces alliées; ils s’attendaient à une offensive plus au nord. Les villages pris par les Français au cours du premier assaut ont été Dompierre, Becquincourt, Bussa et Foy. Ces villages, ainsi que ceux de Montauban et Mametz capturés par les Britanniques, avaient été solidement fortifiés par les Allemands. Les alliés, profitant de l’expérience acquise durant cette guerre, se sont empressés de monter des remblais autour des villages afin de les protéger de toutes contre-attaques. Finalement, ce n’est qu’à la nuit tombée que les Allemands ont lancé une contre-attaque sur les positions françaises aux abords d’Hardencourt. Elle a été repoussée et les Français ont infligé de lourdes pertes aux Allemands qui se sont retirés précipitamment. En plus de ce succès militaire, les troupes alliées ont envahi le territoire. C’est d’une première importance au plan stratégique. Quatre des villages capturés par les Français sont à seulement sept milles à l’ouest de Perronne, une ligne principale de chemin de fer qui mène de Cologne, au centre de l’Allemagne, au front allemand dans la région de Noyou et de Soissons.

Source : The Evening Telegram, 3 juillet 1916

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