Little Bay, ND Bay

Le 12 novembre 1916

L’honorable J. R. Bennett
Secrétaire colonial

Monsieur,

Je prends la liberté de vous écrire pour attirer votre attention sur un article paru dans le Twillingate Sun en date du 21 octobre et par la suite dans le Daily News du 3 novembre, comme suit :

Frank Lind est mort; un correspondant écrivant depuis Botwood annonce qu’un soldat qui vient de rentrer est sûr d’avoir vu Frank Lind mort sur le champ de bataille le 1er juillet. Il l’a vu alors qu’il passait et a noté qu’il était plié en deux comme s’il avait reçu un coup à l’estomac. Ce soldat a par la suite été blessé et en retournant à ses lignes, est repassé au même endroit. À ce moment‑là, il a su sans aucun doute qu’il s’agissait de Lind et qu’il était mort.

Comme Frank est mon frère et que nous mourons d’envie de recevoir de ses nouvelles, j’ai pensé que vous pourriez peut‑être vous mettre en rapport avec le soldat revenu du front et vous porter garant de la véracité de ses dires. Si vous pouvez nous aider à régler cette question, je vous en serais très reconnaissant. Je serais heureux si vous pouviez me communiquer le nom et l’adresse du soldat revenu du front pour que je puisse me mettre directement en rapport avec lui. Merci pour toute l’aide que vous pourrez me fournir.

Je vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.

J.M. Lind

Source : The Rooms, Archives provinciales, St. John’s (T.-N.-L.)

N.B. : Sdt Francis T. Lind – Mayo Lind, comme il est bien connu parmi les gens de Terre‑Neuve, est né à Bett’s Cove, Notre Dame Bay, le 9 mars 1879. Il a fait ses études ici et à Little Bay Mines. À l’âge de quatorze ans, il a commencé son emploi chez J.W. Hodge, de Fogo, puis de là est allé à St. John’s et a travaillé chez Ayre & Sons Ltd. Il a alors déménagé à Amherst, en Nouvelle‑Écosse, où il a passé peu de temps avant de retourner à son poste chez Ayre & Sons Ltd. Il est retourné à Fogo peu de temps après et a trouvé un emploi chez Earle, Sons and Co. Quand la guerre a éclaté, il s’est engagé le 16 septembre 1914. En fait, il avait l’âge d’être exempté de service car il avait trente‑cinq ans et l’âge requis pour servir sous les drapeaux était de 18 à 30 ans. Frank est mort le 1er juillet 1916 lors de la bataille de la Somme, à Beaumont-Hamel.

Frank Lind a obtenu une certaine célébrité à Terre‑Neuve à la suite des lettres qu’il a envoyées du front, publiées dans le Daily News puis imprimées sous forme de livre en 1919. Ces lettres fournissent à ses compatriotes de Terre‑Neuve une description graphique et vivante de la vie quotidienne à l’étranger de son régiment. On lui a donné le sobriquet de « Mayo » après qu’il ait noté dans une de ses lettres du 20 mai 1915 que du bon tabac, c’était quelque chose de pratiquement impossible à trouver et qu’un « bâton de Mayo » représentait un luxe. Ce tabac était fabriqué par la compagnie Imperial Tobacco, de St. John’s. C’est peu de temps après la publication de cette lettre que des « Mayo-Linds » ont été envoyés aux hommes servant outre‑mer et que par la suite, Frank a été connu par son sobriquet de « Mayo ».

Voir cette section du site pour des extraits de ses lettres présentes publiées dans les journaux.

 

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