17th  Lancashire Fusiliers, CEB

Le 12 avril 1917

Chère maman,

Ne t’inquiète pas si tu as reçu des nouvelles du ministère de la Guerre indiquant que j’ai été de nouveau blessé. J’ai été frappé mais cela n’a pas été très grave, seulement dans les tissus de l’épaule droite. Je vais bientôt sortir de l’hôpital.

J’ai participé à une grande bataille et ceci a été excitant d’une certaine manière. Je te raconterai tout ça quand je rentrerai.

Fais la bise à tout le monde, je ne peux pas écrire trop longtemps mais ne t’inquiète pas, tout va bien aller. J’ai confiance en Dieu et sais qu’Il me protégera.

Ton fils dévoué,
Walter
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Source : Fonds Lester Barbour, 1.02.001 Archives du Centre pour les études de Terre‑Neuve, Université Memorial de Terre-Neuve, St. John's (T.-N.-L.)

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Greenspond
Le 2 avril 1918

Chère Sibbie,

C’est avec beaucoup de chagrin que nous avons reçu la nouvelle de la mort de ton cher frère, Lester. Je peux m’imaginer quelle tristesse tu as ressentie quand cette nouvelle atroce t’est arrivée. Quand nous avons reçu cette nouvelle, nous avons pensé qu’il y avait peut‑être eu erreur, nous n’avons pas pu croire qu’il s’agissait de ton pauvre frère. Lill est venue aussi après le thé pour nous donner la nouvelle. La pauvre Lill a beaucoup pleuré et m’a fait pleurer moi aussi, Sibbie. Comme je te l’ai dit, je ne l’ai jamais rencontré mais j’ai ressenti une immense tristesse à l’annonce de sa mort. Nous aimerions tous être près de toi en ce moment. Maman dit qu’elle donnerait tout au monde pour te voir. Nous ressentons beaucoup de tristesse pour toi, Sibbie, nous ne t’oublions pas et nous souhaitons t’accompagner dans tes moments difficiles. Dieu sait combien de temps cette guerre va continuer. Quand nous y repenserons par la suite, nous verrons combien de cœurs ont été brisés, combien de chaises sont vides, combien de vies innocentes ont été détruites par cette guerre. Nous nous demandons comment Dieu peut permettre que tout ceci arrive. Un jour, nous comprendrons. Ça me rappelle un hymne qui dit  [Traduction ]:

« Pas maintenant, mais sous des cieux meilleurs, dans les prochaines années,
            Peut-être sous des cieux meilleurs,
Nous comprendrons la signification de nos larmes,
            Un jour nous comprendrons.

Dieu sait comment Il utilise ses clés,
            Il nous guide d’une main infaillible,
Un jour quand nos yeux seront secs, nous verrons,
            Oui, nous verrons là‑haut, nous comprendrons. »

Une telle tristesse semble entourer toute chose. Il est vrai que nous ne savons pas le matin ce que la journée nous apportera. Si cette guerre était terminée, ce serait magnifique. Mon seul désir, c’est que ton pauvre frère ait survécu pour vivre ce jour‑là.

Écris‑moi Sibbie dès que tu seras en mesure de le faire pour nous dire comment tu vas car nous ne pouvons pas te suivre d’aussi près que si nous vivions près de chez toi. Tout ce que nous pouvons faire, c’est de nous tourner vers Dieu qui sait réparer les cœurs brisés. Lui seul peut nous aider!

Tous se joignent à moi pour t’envoyer leurs condoléances les plus sincères, à toi et à ta pauvre mère, en cette heure de deuil.

Bonsoir Sibbie
Madge

Source : Fonds Lester Barbour, 1.03.003 Archives du Centre pour les études de Terre‑Neuve, Université Memorial de Terre‑Neuve, St. John's (T.-N.‑L.)

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Le 4 mars [1918]

Chère maman,

J’ai oublié de te mentionner le rêve que j’ai fait la nuit dernière avant de recevoir ta lettre où tu me décrivais ton rêve. Moi aussi j’ai rêvé que j’étais à la maison et j’étais en kaki mais mes vêtements étaient sales et je voulais mettre mes vêtements civils. Alors tu es descendue et tu es allée chercher mes vêtements bruns pour que je puisse les mettre mais quand tu me les as donnés, ils étaient tout poussiéreux. Alors tu m’as dit de ne pas le faire savoir à Wilhelmina, car c’est elle qui s’occupe des vêtements. J’étais, je crois, en haut et quand j’ai regardé en bas, j’ai vu qu’il y avait des gens et qu’ils étaient tous bien habillés et qu’on mettait des tables recouvertes de belles choses avec des fleurs partout et je me suis dit : « Ah ben ça, ce n’est pas pour moi, il doit y avoir un mariage qu’on prépare », mais alors tu es arrivée et tu m’as dit : « Tout ça, c’est pour toi mon fils » et je m’en suis trouvé si heureux que je me suis réveillé. Le même jour, j’ai reçu une lettre de toi qui me parlais de ton rêve. N’est‑il pas étrange que nous fassions de tels rêves!

Bonsoir
Chère mère
Fais de beaux rêves
Ton fils dévoué
Lester
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Je suppose que tous les jeunes s’amusent beaucoup lors du thé.

[À gauche]
J’ai reçu une lettre de Will aujourd’hui. Il dit qu’il est bien arrivé en Angleterre. Dis à oncle Jim qu’il va bien et qu’il dit qu’il n’a pas reçu de nouvelles de la maison depuis son arrivée en Angleterre.

Source : Fonds Lester Barbour, 1.03.003 Archives du Centre pour les études de Terre‑Neuve, Université Memorial de Terre‑Neuve, St. John's (T.-N.‑L.)

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